L’utilisation de QGIS au ministère du Développement Social de l’Uruguay (MIDES)

Introduction

Le ministère du Développement Social de l’Uruguay (MIDES, <http://www.mides.gub.uy/innovaportal/v/4376/3/innova.front/mision>`_ , dont l’acronyme est en espagnol) est responsable des politiques sociales nationales. MIDES est aussi en charge de la coordination - tant au niveau sectoriel que territorial - de la définition, de la surveillance, de la supervision et de l’évaluation des plans, programmes et projets qui entrent dans son champ de compétence visant à la consolidation d’une politique sociale de redistribution progressive.

La Division nationale d’évaluation et de surveillance (DINEM ) est une section du MIDES qui supervise le suivi et l’évaluation des plans, programmes, actions, outils et projets sociaux sur tout le territoire national. DINEM produit et gère aussi les informations nécessaires pour améliorer leur design et leur implémentation.

Le Département de géographie du DINEM est responsable de la production, de la gestion et des analyses des informations géographiques,

QGIS au Département de géographie du DINEM

Depuis que le Département de géographie a été consolidé en 2012 nous essayons d’inclure des logiciels open source pour accomplir nos tâches. En particulier, la gestion de grands travaux de terrain qui comprend l’implémentation annuelle d’environ 40,000 visites aux ménages socialement vulnérables dans tout le pays. Le but était de compiler une base de données complète des ménages ciblés, de manière a améliorer les politiques d’implémentation sociale. En particulier, des données ont été collectées pour améliorer le champ d’application des programmes de transfert d’argent (« Asignaciones Familiares – Plan de Equidad » et « Tarjeta Uruguay Social »). Le formulaire de sondage utilisé prend en compte les aspects sociaux, d’habitat et environnementaux.

La logistique, pour permettre le travail de terrain, comprend l’utilisation de logiciels de statistiques pour gérer la base de données générée et l’utilisation intensive de SIG pour organiser les campagnes de terrain et géo-référencer les données acquises.

QGIS au travail

QGIS au travail : identification des maisons dans les quartiers informels pour préparer le travail de terrain

Bien que des logiciels commerciaux aient été utilisés lors du lancement du programme, le développement des tâches elles-mêmes ont graduellement fait qu’ils ont été remplacés par des logiciels open source. Comme le processus dans sa globalité devenait de plus en plus informatisé - comprenant un moteur de méthodes de travail et une base de données géospatiales PostGIS -, les exigences de licence et les avantages offerts par les différents logiciels open source et libres (FOSS) nous ont encouragé à faire le changement. De cette manière, au vu du raffinement de QGIS (moins de bogues et plus de fonctionnalités), nous avons pu répondre à nos besoin par l’utilisation de QGIS. Les outils associés à PostGIS ont permis au groupe de travail de coordonner rapidement les tâches nécessaires à la visualisation des campagnes de terrain journalières, avec les tâches subséquentes d’analyses de ces mêmes données de terrain, peu de temps après leur acquisition et numérisation.

QGIS au travail

QGIS au travail : Montevideo, la capitale de l’Uruguay et la ville la plus peuplée, sur laquelle est superposée une couche PostGIS montrant les visites à faire (comprenant principalement les ménages socialement vulnérables, en bordure de la ville)

En plus de la gestion des informations et de l’implémentation du travail sur le terrain, nous utilisons constamment les outils standards géospatiaux de QGIS pour produire de la cartographie thématique et pour des tâches d’analyse spatiale. Cette dernière est tout autant au sujet des données générées par le travail de terrain qu’au sujet des informations des programmes du ministère, et même fréquemment pour aider dans des projets inter-institutionnels. Avec « qgis2web » nous avons pu produire des cartes interactives qui sont devenues le moyen principal pour communiquer les résultats de telles enquêtes. Elles permettent au personnel d’autres programmes et agences de gérer facilement et efficacement de plus gros volumes d’informations comparé à des ensembles de cartes statiques, même lorsque ces ressources ne sont pas utilisées pour lire des données spatiales.

Conclusion

QGIS est devenu un logiciel clé pour le Département de géographie du DINEM. Il offre une performance excellente pour travailler avec de très gros fichiers et pour interagir avec PostGIS et notre moteur de méthodes de travail. Ceci nous permet d’avoir une très bonne gestion des données géographiques et permet aussi la production de cartes de base et de cartographies thématiques de qualité supérieure.

En même temps, les fonctions supplémentaires incorporées dans les extensions nous sont très utiles. Par exemple, pour n’en citer que deux, la capacité d’exporter des visionneuses de cartes en « brochure », ainsi que l’incorporation d’images satellitaires de haute définition directement dans l’aire de travail de QGIS, avec « OpenLayers », pour numériser manuellement les informations.

Cette variété d’options est précisément ce qui nous a permis de développer des solutions techniques spécifiques et très variées qui ont répondues aux besoins des programmes et agences au cours de ces dernières années. Comme mentionné dans cet article, nous pouvons affirmer que QGIS répond aux attentes que les services publics ont vis-à-vis d’un logiciel SIG de bureau. Il a aussi été un élément fondamental pour aider cette institution dans l’établissement d’une carte web, offrant au grand public un ensemble d’informations sur les problèmes sociaux (SIG MIDES, SIG web basé sur OpenLayers développé par la division informatique).

Auteurs

Guillermo D’Angelo - Directeur du Département de géographie (DINEM-MIDES, Uruguay). Diplôme en Géographie.

Richard Detomasi - Conseiller en analyses spatiales au Département de géographie (DINEM-MIDES, Uruguay). Étudiant en doctorat de sciences sociales, études des populations. Magistère en études contemporaines de l’Amérique latine. Diplôme en sciences anthropologiques.

Martín Hahn - Conseiller en analyses spatiales au Département de géographie (DINEM-MIDES, Uruguay). Bac. Étudiant pour un diplôme de géographie.

Bien que le présent article ait été rédigé par les trois personnes sus citées, il y a eu plus d’une centaine de personnes d’impliquées dans le processus qui y est décrit ; ce travail leur appartient donc en grande partie.

Contacter : mapas@mides.gub.uy